voir la consigne AEV 2425-25
peu importe que vous n’ayez pas lu les premiers chapitres vous allez vous retrouver même sans GPS.
Chapitre 4 – Les traces du rongeur
Le commissaire Luc Arne tira sur sa cigarette, appuyé contre la vitrine embuée de La Souris Gourmande, une pâtisserie qui avait plus de secrets sous ses viennoiseries qu’une bibliothèque municipale. Le parfum entêtant du sucre cuit flottait dans l’air, tranchait avec l’amertume de la scène qu’il venait de quitter.
À l’intérieur, une jeune serveuse tremblante, les mains couvertes de farine, répétait pour la quatrième fois la même chose :
— Il est juste… entré. Il avait un tatouage, là, un rat, sur le cou. Il a commandé Baisers de et deux Idéals de Chaumont et une tartelette aux figues. Puis il est reparti, sans payer… mais ce n’est pas ça le pire.
Arne haussa un sourcil. Elle poursuivit, les yeux écarquillés.
— Il a laissé un paquet. Dans la vitrine. Avec… un doigt.
Le commissaire n’avait pas besoin d’en entendre plus. Cela faisait trois jours qu’il poursuivait Le Rat Tatoué, un surnom donné à un petit malfrat devenu soudainement beaucoup plus dangereux que la moyenne, depuis qu’un notaire avait été retrouvé étranglé avec un ruban en satin rose rue du petit Cupidon.
Une heure plus tard, Derville descendait la rue des Trois Marie, ses chaussures claquant sur les pavés luisants. Il passait en revue les dernières étapes du fugitif : l’ombre avait été vue place de la Baleine, déambulant entre les étals du marché nocturne, achetant des fruits secs et un coupe-papier en forme de harpon. Quel rapport avec le doigt ? Aucun. Peut-être. Rue de la Ré, il s’arrêta dans un café tenu par une vieille connaissance, le genre qui avait un flair de limier sans jamais avoir mis les pieds dans une école de police.
— T’as entendu parler de ce type avec le tatouage de rat ? demanda Arne.
— Il était là hier soir. Il demandait un renseignement bizarre… Il voulait savoir comment se rendre aux Petites Pépites, tu sais, ce club de jazz bizarre dans la rue du Coin, celui qui n’ouvre que les soirs de pleine lune… Le puzzle prenait forme, tordu, mais logique. Le Rat Tatoué n’était pas qu’un voleur, c’était un type qui préparait quelque chose. Chaque lieu visité laissait une empreinte, un indice minuscule.
Luc Arne savait ce qu’il lui restait à faire ce soir. Il écrasa sa cigarette contre le trottoir, jeta un regard vers le ciel où la lune commençait à pointer, ronde et blanche.
Ce soir, à nous « les petites pépites » marmonna t-il dans sa barbe avec un sourire de requin !
Bien sûr qu’on s’y retrouve sans les chapitres 1 à 3 mais on a surtout envie de lire les chapitres 5 à 18 ! 😉
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