Le mot mystère 32 – le mot

tirage 32 -12 lettres – nom féminin

définition :  terme d’histoire militaire qui désigne une machine de guerre ancienne actionnée à la main.

Amusez-vous bien !

A vos dicos et pensez à mettre un titre à votre texte si vous pouvez bien sûr

écrire un texte avec les mots trouvés et cerise sur le gâteau en rapport avec le mot mystère

En vos mots 970 – La lettre

Lali

Je vous propose cette semaine de donner vie à ce tableau de l’artiste Gertrude Abercrombie, qui met en scène un moment qui précède la lecture. Une lettre sur une table. Pas encore décachetée. Déposée là par qui a vidé la boîte aux lettres. Par la personne à qui elle est destinée ou quelqu’un d’autre.

La lettre

Dans la lumière bleue du petit matin, la table semblait flotter dans un silence encore tiède de secrets. Le vase de porcelaine, lourd et immobile, offrait ses œillets pâles comme des paroles retenues trop longtemps. L’une des fleurs avait glissé sur la nappe, tête renversée, comme si elle avait voulu se rapprocher de la lettre posée là — cette lettre encore intacte, pas même effleurée par un ongle curieux.

L’écriture sur l’enveloppe était nette, hésitante pourtant, comme si la main qui l’avait tracée avait pesé chaque mot avant de se risquer à l’encre. Elle venait de loin peut-être, ou de quelqu’un qui n’osait plus s’approcher, préférant confier ce qu’il avait à dire au trajet incertain du courrier.

Au-dessus, le tableau accroché au mur semblait observer la scène. Sous la lune ronde, une tour solitaire se dressait au milieu d’un paysage nocturne. Un chien ou peut-être une ombre veillait au pied du rocher. Tout dans cette petite peinture parlait d’attente, de distance, de messages envoyés à travers le temps.

La lettre, elle, n’avait pas encore livré son contenu. Dormait-elle là depuis des heures ? Ou venait-elle tout juste d’être déposée, encore fraîche de voyage ?

Ouvrir l’enveloppe, c’était laisser entrer une voix. Garder le sceau intact, c’était prolonger ce moment fragile où tout restait possible : la bonne nouvelle, l’aveu, le regret, la promesse.

Pourtant, la fleur tombée semblait tendre sa tige vers le papier blanc. Comme une invitation silencieuse :

Il est temps de savoir.

Le mot mystère 31 – le mot

tirage 31 -11 lettres – nom masculin pluriel

définition :  littéralement  « boucliers d’argent » étaient une unité de l’armée macédonienne, célèbre pour leurs boucliers décorés et leur grand âge.

C’était l’équipe de choc d’Alexandre le Grand… version Senior.

Amusez-vous bien !

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En vos mots 969

Lali

Dickon Drury

Dans l’alcôve mauve où le temps se retire, chaque dos de livre murmure un secret oublié.
Le tapis arc-en-ciel, jeté comme un pont sous la table de verre, défie la gravité des pensées et éclaire l’austérité.
Sur l’étagère haute, une armée de théières d’argent veille, silencieuses sentinelles des heures de lecture passées.
L’escalier plonge dans l’ombre, un puits vers l’histoire et les pages non encore tournées.
Entre le crâne et le trophée, un fragile équilibre entre la vanité du savoir et la mémoire de l’homme.
Les lunettes et le crayon, abandonnés sur le cercle transparent, attendent le retour du rêveur interrompu.

Mil et une la suite – 162- Alicia

Miletune

Alicia était là, comme chaque jour depuis une semaine, après l’école. Il avait plu, une pluie orageuse qui avait laissé quelques flaques amusant les enfants, surtout les plus petits. Autour de lui, les passants vaquaient à leurs occupations : certains, pressés, faisaient fi des trottoirs glissants ; d’autres prenaient leur temps et musardaient, leur cabas à la main, contemplant les vitrines qui, à cette heure du jour, commençaient à s’allumer.

Lui ne voyait rien. Il était pris par la musique ; il la vivait au point d’oublier qu’il était installé devant un bistrot, qu’il faisait la manche pour gagner trois sous. Il jouait, jouait, jouait, malgré l’humidité qui avait imbibé son blouson, malgré ce piano droit qui n’avait rien à voir avec son piano de concert.

Ah ! les concerts… Il se souvenait de son rêve. Il s’était vu à Pleyel, à Berlin ou au Carnegie Hall. Il se souvenait de Diane, violoniste avec qui il voulait monter un duo. En attendant, ils s’étaient mariés, et très vite Alicia était venue au monde, un bébé qu’il adorait. Il se promettait un avenir de concertiste brillant. Mais un stupide accident, un bras brisé et le pouce broyé avaient mis fin à sa carrière.

Il s’imposa une rééducation longue et difficile pour récupérer de la dextérité, rééducation durant laquelle Diane, lasse d’attendre, le quitta, emmenant Alicia avec elle. Elle s’installa en Suisse, auprès de ses parents, pendant qu’elle parcourait le monde avec les plus prestigieux orchestres.Malgré son courage, jamais il ne put revenir à un niveau international.Maintenant, il vivotait de quelques cours de musique et, pour assurer un petit complément, il était là le soir, essayant de faire connaître la musique — la grande musique.

Et puis un jour, Diane, revenue s’installer dans cette grande ville, l’avait aperçu. Elle en avait été bouleversée, et les remords s’étaient réveillés. Elle avait alors confié à Alicia que cet homme était son père. Bien sûr, elle lui avait raconté quelques histoires à son propos, mais les mots étaient un peu évasifs. Diane ne put empêcher sa fille de se rendre chaque jour rencontrer ce père qu’elle ne connaissait pas encore. Voilà pourquoi Alicia, calée contre le tronc d’un arbre, venait l’écouter, l’entendre, subjuguée par ses mains qui couraient, qui caressaient les touches comme un souffle de brise. Elle sait qu’il la voit. Sait-il qui elle est ? Osera-t-elle lui parler ? Moi, je crois que oui.

Filigrane – Le Cercle Sacré des Petits Téléphages

Chez La Licorne – Vous trouverez les sujets du mois et aussi les textes des copinautes.

Assis en rang d’oignons devant la télé,
les cinq mini-spectateurs ont l’air de participer
à une réunion très sérieuse de la Société des Enfants Qui Ne Bougent Pas,
fière institution de notre société moderne.

L’un d’eux semble négocier mentalement
pour savoir s’il peut s’approcher de cinq centimètres de l’écran
sans que les adultes surgissent en criant :
« PAS TROP PRÈS ! »

Le vieux téléviseur, lui, fait son possible :
il essaie de ne pas tousser,
il chauffe, il grésille,
il hésite entre montrer un dessin animé
ou une tempête de neige involontaire.

La lampe à côté supervise la scène
comme une tante un peu trop jugeante :
« Et dire que j’ai survécu aux années 70 pour voir ça… »

Mais les enfants s’en fichent.
Pour eux, c’est l’événement du siècle,
un spectacle digne des plus grandes soirées.
Un épisode incroyable,
un moment solennel,
un rite sacré :
regarder la télé… en toute immobilité collective.

On dirait presque qu’ils s’attendent à recevoir
un diplôme à la fin :
“Félicitations, vous avez tenu trente minutes sans bouger.
Vous êtes officiellement des experts en télévision.”

Mil et une la suite – 161- Hilda et la fourmi

Miletune

Hilda et la fourmi

Encore une fois la belle cigale Hilda se présente devant la boutique de la fourmi. Celle-ci est tranquille devant sa casbah où elle vient de ranger les derniers pots de grains de millet qu’elle a préparés pour subsister tout l’hiver.
Et voilà toujours la même histoire, la belle cigale arrive l’air fatigué, épuisé, rincé, délabré enfin affamé ; vous connaissez l’histoire !
Mais cette année, Hilda a une arme secrète, une botte, un atout auxquels aucune fourmi aussi marâtre, acariâtre soit-elle ne peut résister.
Cette année, elle traine derrière elle sa guitare, un ampli ; imaginez le boulot pour charrier tout ce matosse lourd comme un cheval mort.
Ah te voilà Hilda, j’étais étonnée de ne pas te voir encore cette année râle la fourmi de ce ton revêche que l’on connait si bien. Il faut dire qu’il fait si beau ! Bon qu’est-ce que tu veux ? Toujours à manger mais ma parole tu n’as vraiment rien compris ; tu ne penses qu’à ta panse. J’ai non et c’est non.
Oh non belle fourmi, je viens t’apporter la sérénade ? J’ai tellement chanté cet été, je peux bien te faire un petit concert. Après je passerai mon chapeau réplique Hilda avec un sourire béat.
M’en fiche de ton concert, je n’aime pas la musique. Mozart, Brahms et compagnie, je m’en bat l’œil !
Mais c’est du métal ! Ecoute écoute, c’est méga archi lourd, c’est master class tu vas avoir les tympans enchantés, c’est mon meilleur kiff, je growle et slam comme jamais !
Les tympans enchantés, percés oui, hurle fourmi. Allez va danser ailleurs…

Le mot mystère 30 – le mot

look at ce nouveau logo !

tirage 30 -12 lettres – nom féminin

définition :   C’est la qualité de ce qui est doux comme le miel. Elle évoque la suavité ou la douceur exquise. Raymond Devos aurait sans doute savouré ce mot sucré. Quand les mots vous sortent de la bouche en coulant comme du miel. ais attention ! Trop et ça dégouline.

J’ai connu un orateur tellement « …. » qu’il a glissé sur sa propre éloquence.

Amusez-vous bien !

A vos dicos et pensez à mettre un titre à votre texte si vous pouvez bien sûr

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Mil et une la suite – 160- Imprévu

Miletune

Un matin, paf !
Un miroir sur la plage.
Planté là, fier comme un phare qui aurait raté son concours.

La mer le regarde de travers :
— T’es qui, toi ? Un glaçon géant ? Un selfie raté ?
Mais le miroir, imperturbable,
renvoie l’horizon en pleine figure,
comme pour dire : « Je brille, donc je suis. »

Le sable, lui, se marre :
« Hé les vagues, venez voir ! Un meuble fait bronzette ! »
Les coquillages applaudissent, les crabes font des stories,
et le vent improvise un slam marin :

« L’imprévu, mes amis,
c’est l’art d’être ailleurs,
au moment exact
où personne ne vous attend. »

Et pendant que tout ce petit monde rigole,
le miroir se prend pour un poète contemporain,
réfléchissant à tout — sauf à ce qu’il fait là.

Moralité ?
Quand la mer t’invite à danser,
ne demande pas le programme.
L’imprévu adore les improvisations.

Mil et une la suite – 159- logorallye

Miletune

Dans le passé,

j’croyais que le plaisir c’était solo,
genre Netflix, plaid, et pot de choco.
Mais j’ai appris que le vrai mojo,
il vient du partage,
du morceau de pizza qu’on laisse à son pote
(même si c’était le dernier, ouais… ça, c’est du courage).

Aujourd’hui on nous dit : crois en l’avenir,
mais la vie c’est un jeu de ninja,
tu dois traverser des niveaux bizarres
où même le mode facile te regarde de travers.
Alors faut oser,
oser rater, oser tenter,
oser tomber… et surtout oser… recommencer.

Chaque sourire, c’est un super-pouvoir,
même quand t’as pas dormi depuis deux soirs.
Ton devoir ?
Pas juste flotter en attendant l’orage,
mais danser sous la pluie,
et transformer chaque galère en punchline.

Parce que le passé, c’est le wifi d’hier,
l’avenir… c’est la mise à jour de demain.
Et nous, là, maintenant, on a qu’une mission :
avancer, vibrer, respirer,
vivre… et recommencer.